Sa Grandeur Haverocq, Comte de Montaigu

Après un moment de recueillement, elle songeait à regagner tranquillement le couvent. Elle ne voulait s’imposer davantage, ce moment appartenant plus à la famille Marigny et aux Poitevins.
Elle fut donc surprise de voir Elegie s’approcher et lui prendre la main, l’invitant à s’approcher. Près d’elle, elle reconnut la duchesse angevine qu’elle avait croisée à quelques reprises lorsqu’elle était régnante du Maine. Elle avait, comme plusieurs, pris connaissance de l’annonce royale et ne pu qu’avoir du respect devant le courage dont faisait preuve la duchesse en ce moment.
Un sourire apparut sur ses lèvres lorsqu’elle réalisa le tableau qu’elles présentaient… l’Anjou et le Maine, côte à côte, réunis par les circonstances. Il aurait bien aimé, le chancelier du Poitou.
Elle serra doucement la main d’Elegie, en signe de soutien tout en essayant de lui transmettre du courage pour affronter les événements, puis salua la duchesse d’un sourire sincère.

L'ambiance était lourde, et le chagrin de tous donne des pieds de plombs à Albine. Son regard balaye la chapelle, croisant celui de sa cousine Elégie, elle lui adresse un doux sourire.

Elle se tient légèrement en retrait, comme pour respecter la peine de toutes les personnes qui avaient connues Elra, regrettant de ne pas avoir eu cette chance.
Recouvrant quelque peu ses esprits, elle regarde son petit frère. Le pauvre semble avalé dans la robe de leur mère, il ne doit pas comprendre ce qui se passe, elle même assiste à des obsèques pour la première fois, et elle n'est pas à l'aise.
Apercevant quelque chose briller un peu de trop dans les yeux de son frère, son cœur se noue, elle avance d'un pas, et glisse sa main dans celle de son frère le tirant légèrement vers elle, puis fait mine de le recoiffer en lui faisant un clin d'oeil, puis comme toute attachée au "toilettage" de son frère, elle essuie discrètement une petite larme qui coule.

Puis elle se penche vers lui et lui murmure à l'oreille : N'aies crainte, il est avec Aristote maintenant, nous allons prier pour qu'Aristote prenne grand soin de lui, ce dont je ne doute pas, car il a été un homme bon durant toute sa vie. Tu veux prier avec moi ?

Aussi loin que possible du gisant et de ses proches, la Comtesse se tenait sombrement. Elle savait qu'aucune parole n'adoucirait l'intolérable aux proches, qu'aucune pensée ne lui souhaiterait meilleur voyage. De la Lune ou du Soleil, nul ne peut douter de la formidable destination que le Seigneur lui destine.
Pour elle même, Lady murmure:
"Puisse La Sainte Lumière illuminant la route de son dernier voyage nous éclairer encore un peu"

Sur le point de se retirer, ses yeux se posent sur la Comtesse Icie couvant Sarmite du regard. C'est la gorge nouée qu'elle se détourne, regrettant de ne pouvoir guère apporter de réconfort... La chaleur d'une main amicale sur l'épaule et puis?

Post tenebras Lux. Il est en paix.

Les jours s’enchaînèrent à une allure accompagné des élections plus mouvementés qu’à l’accoutumée, Jake n’avait pas encore eu le temps de passer à la chapelle du château pour rendre hommage au Comte Elra auquel il vouait un grand respect. Du peu qu’il connaissait de lui, c’était un homme posé et calme qui agissaient toujours avec droiture et finesse.

Arrivé à la chapelle, il s’approcha du catafalque s’agenouillant devant celui-ci, joignant les mains pour lui adresser une prière silencieuse. Il se releva tout en disant à voix basse « Allez en paix mon cher Elra. Que vous puissiez trouver le repos éternel et la quiétude au Paradis Solaire. Amen … »

Il se retourna pensant se rendre à la cathédrale bientôt pour les funérailles. Il avait quelque chose qu’il avait fait confectionner pour rendre hommage à ce valeureux poitevin. En se retournant, il croisa une silhouette sombre qu’il reconnu sans difficulté. Elle était adossée à une colonne, sa bien aimée Helena. Jake s’en approcha et vient frôler sa main de la sienne discrètement.

Datan jetait des coups d'oeils de temps à autres pour voir qui était présent. Il remarqua quand même trop peu de poitevins venus se recueillir devant un de ceux qui avaient maintes fois œuvré pour le Poitou. Parfois il saluait les personnes d'un simple geste discret de la tête, mais le plus souvent il posait ses coudes sur ses genoux et sa tête était plongée dans ses mains. Sur ses lèvres en mouvements, on pouvait desceller quelques prières qu'il disait pour Elra.

Fayom se rendit auprès de la tombe du comte de Montaigu. Cela faisait un moment qu'il était décédé mais il voulait venir quand il y eut personne. S'agenouillant devant la sépulture il dit à voix basse :

Comte, il est navrant de voir la façon dont votre vie s'est terminée. Enfin je suis sûr que vous avez atteint un monde meilleur, vous l'avez bien mérité. Enfin j'ai eu plaisir à travailler avec vous cet été. Ah et pour infos, la cour d'appel m'a acquitté. Finalement vous vous êtes trompé sur deux jugements parmi ... verdicts rendus, le nombre total m'échappe.

Ayant un petit sourire en repensant à la conversation qu'il avait eu à ce sujet il y a quelques temps, Fayom se releva puis sortit de la chapelle